L'homme seul
17 h 15 sonnaient à la
Cathédrale Saint-Paul. L'homme s'en venait à pied de chez sa masseuse.
Etrangement, il ne pleuvait pas. Ce ne serait que partie remise, songea-t-il.
Dans son pays, on ne connaissait que les mois frileux, les averses, le
tonnerre. La plupart du temps, lorsqu'il lui arrivait de mettre le nez dehors,
il marchait sur des pavés noirs et sales. La ville était balayée par la
bourrasque. Heurtés par le vent comme des quilles, les gens se précipitaient
pour rentrer chez eux.
Aujourd'hui, il était
heureux ; le mot était mal approprié : il était content. Content de sa vie.
Personne, avait-il coutume de dire, ne peut être parfaitement heureux
éternellement.
Perpétuellement assis
sur le fauteuil en cuir de son bureau, au dossier presque droit, il avait fini
par avoir mal au dos, aux vertèbres. Aussi avait-il pris la décision d'assister
à des scéances de massages. La masseuse était jeune, avait de jolis cheveux
blonds, se voulait mince et avenante. Il ne l'avait pas choisie spécialement,
elle s'était présentée parmi d'autres. Parfois le soleil vous rit au travers
d'une personne. Il faut bien avouer que ce n'est pas tous les jours.
Il arrive souvent que
ce ne soit pas le cas. Il avait rencontré une personne par hasard, et elle lui
était agréable. Il pensa que ce serait
pour longtemps. Mais, une circonstance imprévue remit tout en question.
Un homme lui prit la place. Ça lui arrivât sans qu'il s'en
aperçût. L'homme ne fût cependant pas
étonné, quant il réalisât que son rival n'apportait pas de sentiments mais une
situation plus enviable que la sienne et surtout de l'argent
Comment une femme
peut-elle résister à de pareils arguments ?
Belgique, septyembre 2015.
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